A l’heure où Jair Bolsonaro, ce Président calamiteux du Brésil fait allègrement flamber les forêts amazoniennes au même rythme que les bénéfices des multinationales et de l’agrobusiness, les arbres à Delhi eux, restent respectés par des hommes qui les préservent..
Tandis que dans l’indifférence Internationale le bilan social et écologique en Amazonie s’alourdit, Bolsonaro et son gouvernement approuvent 674 nouveaux pesticides au Brésil..
Des arbres protecteurs des hommes
Delhi en été, la ville est un four. Chaque ombre est donc précieuse, la fraicheur des arbres agissant comme une climatisation naturelle.
Je me souviens avoir par 49° (53 ressentis !) sauté dans les ombres des arbres de l’une à l’autre dans les rues de Lajpat Nagar au Sud de Delhi afin d’éviter le rayonnement du soleil. Moi qui, depuis mon balcon quelques jours plus tôt ne comprenais pas à quoi jouaient ces drôles de passants.. (en bon expatrié débutant)
De plus, en absorbant le dioxyde de carbone, les arbres agissent en purificateurs d’air contre la pollution de New Delhi, en compétition constante et annuelle avec Beijing (pékin) sur ce point. En 2015, je me rappelle par ailleurs des indices de pollution effrayants : 36 à Paris, et de 995 à Delhi ! Sic !!
En Inde, l’arbre est sacré, M. Bolsonaro !
A Delhi comme à beaucoup d’endroits en Inde, un arbre reste sacré. Et plus encore dans la croyance védique..
Plus d’un millénaire avant notre ère, l’environnement dans son ensemble était vénéré. Les rivières autant que les montagnes, les lacs ou bien les grottes, et bien sûr, les arbres. D’autant qu’en Inde, l’utilité essentielle des arbres fait l’unanimité sur tous les plans.
Le Neem, un arbre-pharmacie
Voici une célébrité ; l’arbre de Neem. Car le Neem , cet arbre sacré, « habiterait » une déesse de la médecine, Dhanvantari. Le Neem reste un ingrédient phare pour la peau notamment dans la très compétitive discipline des cosmétiques.
Pratiquement nulle crème, savon ou shampoing en Inde ne se vend en fait à moins qu’il ne soit paré d’un mot magique ; Neem.
Les ressources de l’arbre à Neem, (promu arbre du XXIème siècle par l’OMS), sont multiples et variées. Il se décline sous toutes ses formes et vertus en ; décoctions, huile, branches, poudres, comprimés ou crèmes.. La légende dit qu’un oiseau, « véhicule » du dieu Vishnou du nom de Garuda aurait versé quelques gouttes d’un élixir dont aurait bénéficié cet arbre pour naître sur terre. Et l’on comprend mieux et à juste titre pourquoi chaque village de ce pays-monde en possède au moins un.
Le Pipal : Boudhisme, Jaïnisme, Hindouisme et.. Médecine ayurvédique
Il y a également le Pipal, (figuier des pagodes), un grand arbre aux propriétés médicinales paré de belles feuilles en forme de cœur. Celui-ci demeure sacré autant dans l’hindouisme que dans le bouddhisme. La légende veut que Siddhartha Gautama devint Bouddha en méditant sous cet arbre de Bodhi (vérité ultime) comme l’appellent les bouddhistes.
Les Sadhus (religieux hindous) se plaisent à méditer sous le Pipal. C’est d’ailleurs un ingrédient essentiel en ayurveda (médecine ancestrale indienne)
Les adeptes de la religion du Jaïnisme de la même façon que ces deux premières religions pratiquent toujours dans cet esprit du sacré la méditation sous cet arbre..
En médecine ayurvédique, on utilise du pipal ses feuilles, son écorce ainsi que sa sève. Les remèdes s’utilisent dans des pathologies aussi différentes que la diarrhée, l’asthme, l’épilepsie ou les maux d’estomac.. Avec le lait de ses racines, les moines teintent même leurs habits d’un joli ton ocre.. On pourrait donc qualifier ces arbres d’essentiel 🙂 Tous les nommer serait bien long ; Le Gingko Biloba, le Guggul, l‘amalaki, le boswellia, le garcinia..
Alors, M. Bolsonaro ?
Chaque année, plus d’un million d’indiens bénévoles plantent des arbres. Lors de la COP21, l’Inde s’est par ailleurs engagée en ce domaine à planter 95 millions d’hectares de forêts d’ici à 2030. Un acte fort, volontaire et responsable pour la santé de notre si belle Gaïa..
Un vieil arbre, indien lui aussi , de l’autre côté du monde, le chef RAONI d’Amazonie, se bat contre la déforestation sauvage. Aussi vient-il d’attaquer en justice à la cour pénale Internationale M. Bolsonaro pour crimes contre l’Humanité.
Rêvons un peu..
Imaginons que pendant ce procès, le grand chef RAONI montre à Bolsonaro comment faire un « hug » à un arbre.. Imaginons toujours qu’après cet évènement, Bolsonaro comprenne enfin que les arbres ne sont pas que du papier à fabriquer des billets.
Peut-être comprendra-t-il enfin que le destin de l’arbre reste fondamentalement associé à celui de l’être humain. Car si le premier disparait, alors le deuxième le suivra immanquablement dans sa chute.
En 2021, il serait bon de se rappeler le sens originel du mot « connexion ».
Reconnexion à nous-mêmes, à ceux que nous aimons et chérissons, aux étoiles, au soleil, sans jamais oublier de nous reconnecter avec ces merveilleux et indispensables frères ; les arbres.
Namaste